
Heure et lieu
14 juin 2020, 13:00 – 17:00
Place de la Planta, Place de la Planta, 1950 Sion, Suisse
À propos de l'événement
Appel à la grève féministe le 14 juin 2020 : nous ne voulons pas de retour à la norme mâle, nous demandons une sortie de crise féministe et un monde sans patriarcat !
La lutte féministe ne s'est pas terminée en 2019, nous ne lâchons rien !
Grève du travail domestique le dimanche 14 juin 2020 !
Rendez-vous sur la place de la Planta dans le respect des règles sanitaires:
Dès 13h00: pique-nique sur la place de la Planta
14h30: action file d’attente, atelier et exposition
15h00: prises de parole sur la place de la Planta
15h24: manifestation sonore
Lien vers notre événement Facebook
Nos revendications pour une sortie de crise féministe :
1. Parce que nous voulons mettre au centre le bien-être de la population, nous demandons à la Confédération, qui à l’heure actuelle a injecté CHF 60 milliards dans l’économie privée, d’investir un montant équivalent dans les services publics, en particulier dans les soins et l’accueil des enfants et des personnes âgées et des personnes en situation de handicap (structures pré- et parascolaires, EMS et soins à domicile, institutions sociales).
2. Parce que l’économie est l’affaire de tout le monde, nous voulons sa démocratisation pour décider nous-mêmes sur les biens et les services que nous produisons. La spéculation financière doit être abolie et réinvestie dans la (re)production et le bien commun. Toute la chaîne sanitaire – de la production de matériel et médicaments à la gestion des services de soins – doit être un service public et cesser d’être soumise à la logique du profit.
3. Parce que nous en avons assez des inégalités salariales et des discriminations dans le monde du travail, nous voulons valoriser celles, mais aussi ceux, dont le travail est indispensable à la vie: leurs salaires doivent être augmentés et leurs conditions de travail améliorées. L’application de la Loi sur le travail dans les hôpitaux doit être rétablie immédiatement !
4. Parce que nous voulons vivre dignement, nous voulons le retrait d’AVS 21 et un large débat pour réduire l’âge de la retraite de toutes et tous. La pandémie a montré la fragilité de la population âgée. Une vie digne doit être garantie à tout être humain en toute circonstance.
5. Parce que nous voulons que le travail domestique, éducatif et de soins soit reconnu et partagé, de même que la charge mentale, nous exigeons un service public de l’accueil de l’enfance fort, un financement substantiel et un véritable congé maternité, paternité et parental. Nous voulons aussi un fonds national qui garantisse une allocation de chômage aux employées de l’économie domestique, quel que soit leur statut.
6. Parce que nous nous épuisons à travailler, nous voulons réduire le temps de travail salarié sans réduction de salaire et partager le travail non rémunéré. Le coronavirus nous a imposé de ralentir: moins de déplacements, moins de consumérisme. Nous voulons ralentir le rythme de la vie quotidienne, réduire le temps de travail professionnel, investir dans une économie respectueuse de nos vies et des écosystèmes.
7. Parce que l’avenir sera écologique et solidaire ou ne sera pas, nous voulons favoriser la production et distribution locale, solidaire et écologique, pour que nous puissions produire les biens essentiels à la vie selon une logique de souveraineté alimentaire, tout en ayant recours à l’échange international dans un rapport égalitaire complémentaire.
8. Parce que nous refusons la violence sexiste, homophobe et transphobe, nous voulons immédiatement un plan fédéral de lutte contre les violences sexistes, sexuelles et domestiques en accord avec la Convention d’Istanbul, accompagné d’un outil fédéral d’évaluation et de suivi du nombre des violences sexistes et des féminicides, terme qui doit être reconnu dans le Code Pénal. Le coronavirus a imposé de nouveau le silence sur la violence machiste. Pourtant, elle continue et s’aggrave même à cause du confinement. Il faut débloquer des fonds à tous les niveaux pour ouvrir des centres pour les mineur-es et les femmes* dans toutes les communes pour y trouver protection, recevoir des conseils et pouvoir échanger.
9. Parce que nous revendiquons la liberté de nos choix en matière de sexualité et d’identité de genre, nous voulons une éducation sexuelle sans préjugés dès le plus jeune âge et un renforcement des mesures de protection contre les violences à l’encontre des personnes LGBTQI+. Le confinement a montré la nécessité de telles mesures, notamment davantage de lieux d’accueil d’urgence pour les personnes exposées à des violences intrafamiliales en raison de leur orientation sexuelle et identité de genre.
10. Parce que notre corps nous appartient, nous exigeons d’être respectées et libres de nos choix. Respecter nos corps, c’est refuser tout diktat économique qui veut imposer aux personnes à risque de retourner au travail. Les dispositions concernant les personnes à risque sont insuffisantes, en particulier pour les femmes enceintes. Toutes ces personnes vulnérables doivent pouvoir rester chez elles et avoir une allocation perte de gain jusqu’à la fin de la pandémie si elles ne peuvent pas télétravailler.
11. Parce que le travail éducatif et de soins doit être une préoccupation collective, nous voulons un financement important et prioritaire pour assurer une éducation de qualité et qui promeut l’égalité. Fermer les écoles et les crèches, nous a fait prendre conscience de la centralité du travail éducatif et de soins aux enfants.
12. Parce que lorsque nous venons d’ailleurs, nous vivons de multiples discriminations, nous exigeons les mêmes droits en matière d’accès à la santé, d’allocations perte de salaire et demandons la régularisation de toutes les personnes sans-papiers! La pandémie a montré la fragilité des migrantes: les employées de maison, les personnes sans papiers payent le prix fort de la crise sanitaire.
13. Parce que le droit d’asile est un droit fondamental, nous demandons le droit de rester. La Suisse doit accorder à toutes les personnes avec une procédure d’asile en cours, le droit de rester ici et régulariser toutes les personnes sans statut légal. Nous demandons aussi que notre pays accueille 50’000 réfugié-es, confiné-es en particulier dans les camps en Grèce.
14. Parce que les institutions ont été conçues sur un modèle patriarcal et de classe dans lequel nous n’apparaissons qu’en incise, nous voulons une représentation paritaire des femmes* dans toutes les institutions politiques et les organes décisionnels de l’Administration fédérale, cantonale et communale afin que nos besoins et revendications soient représentés. Nous voulons que toute la population puisse décider ensemble de notre vie en commun!